AVRIL 1945: Le Reich est écrasé presque fini déja à l'agonie...Depuis le D Day, les revers ont été continus même si chaque kilomètre des territoires à reconquérir ont couté trés cher aux Alliés et aux populations civiles libérées.
La Hollande qui a subi à cause de l'échec de l'opération "Market-Garden" en septembre 1944, une occupation trés dure est encore sous le joug des nazis. Il faut en finir.
Les Divisions blindées alliées du 2ème Corps avancent vers le nord des Pays Bas - Canadiens et Polonais en particulier, direction le coeur du Reich pris en étau entre Russes à l' est et autres Alliés tous confondus à l' ouest. Le Haut Commandement allié désirait en finir avec la résistance nazie trés puissante dans ce pays et trés dangereuse pour l'avance des blindés alliés. Le bombardement aérien masif semblait convenir pour cela. Mais, la Reine Wilhemine des Pays-Bas en éxil à Londres s'opposa à cela afin de préserver la vie des populations déja trés éprouvées de son pays.
Il fut décidé qu' une opération "aéroportée" serait confiée à la Brigade S.A.S aux ordres du Brigadier Général Calvert .
Les deux Régiments S.A.S français - 2è et 3è -quelques 676 hommes environ - furent alors désignés, malgré leurs effectifs assez réduits et regroupés au Camp secret de Mushroom Farm...
L' objectif, une zone en forme de triangle trés allongé délimité par les villes d'Assen, Meppel et Groningen - Province du Drenthe -fut alors choisie. Sur cette zone, stationne des Unités d'Elite ( paras, ecole de S.S,
C' est dans la nuit du 7 au 8 avril, que de trois aérodromes différents,(voir ci-dessous) les avions anglais parachutèrent malgré de trés mauvaises conditions les S.A.S français.
Trois zones A-B-C sont prévues pour le 3è S.A.S et trois autre pour le 4è S.A.S D-E-F. Le saut fut un désastre. Les sticks furent largués hors des zones prévues et il y eu même des morts ( 2 par noyade, 1 par accident à l'aterrissage ) et 9 blessés. Les jeeps ne purent être larguées et ce n'est que grâce à la technicité et aux qualités des S.A.S français que cette opération ne fut pas un échec...
L'operation:Un ciel chaotique, trés nuageux, avec un vent violent; voilà ce qui est reservé aux S.A.S français pour le saut de nuit au dessus de la Hollande. Les avions volent "blind" seulement aux instruments. Pas de balisage au sol...Pas de réception...
Les coupoles tournoient dans la nuit avant de s' ouvrir, on largue les leg-bags et on attend le choc du contact avec le sol...parfois les hommes tombent dans l' eau profonde des canaux...et se noient comme le Lieutenant de Sablet du 3rd S.A.S vétéran du "French Squadron" du 2nd S.A.S en Sicile et Italie Chef du Squadron Jeeps du 3è R.C.P. Les avions qui transportent les jeeps font demi tour sans larguer leur précieuse cargaison. Les sticks dispersés se posent souvent loin des D.Z prévues. Désatreux!
Des mannequins par centaines sont parachutés en même temps pour amplifier l'effet de masse de l'opération aéroportée. L'astuce avait déja été réalisée en Normandie en juin 1944.
Au petit jour les paras tentent de retrouver leurs marques, de se regrouper, de s'orienter. Beaucoup sont coupés de leur Compagnie, de leur Troop, sans liaison avec leur hiérarchie.
Désormais les voilà seuls face à leur mission: attendre les Canadiens pendant 48 heures tout en tenant des objectifs précis et en semant par ailleurs le maximum de confusion dans les lignes ennemies, également en essayant de soulever la Résistance.
Nos S.A.S à peine remis du saut, s'organisent et embuscades, attaques, coups de mains sont menés rondement au coup par coup et à l'initiative de chacun. L'ennemi en est d'autant plus désemparé. Des sticks retranchés dans les bois menent un combat retardateur pendant plusieurs jours, se faisant ravitailler par le ciel au moyen de Typhoons. Les prisonniers sont nombreux. L' ennemi est là aussi extrêmement brutal dans sa réaction...Soldats blessés achevés, d'autres fusillés malgré qu'ils soient désarmés et en uniforme. L'aide de la population hollandaise, malgré les menaces de l'ennemi et des miliciens locaux est à signaler. Le courage ne manqua jamais à ces hommes et femmes dans l'aide apportée aux S.A.S.
En fait nos Paras vont tenir jusqu'à 14 jours pour certains et non 48 heures comme initialement prévu! Les Canadiens et les Polonais retardés vont obliger les français à des combats qui sont autant d'exploits. Epuisés mais vainqueur nos Parachutistes voient enfin arriver les blindés alliés...et leurs jeeps armées! L'opération a été trés rude, mais a été l'occasion de prouver s'il en était besoin la valeur des S.A.S français. Elle se solde par un bilan de 33 tués dont un Officier Supérieur ( Cdt Simon) et 4 Officiers ainsi que 7 Sous-officiers et une quarantaine de blessés.A cela il faut ajouter 67 prisonniers. Mais les pertes ennemies sont trés nettement supérieure.
La photo des 2 Paras du 3è RCP ( 2è Squadron Cne Sicaud) avec leurs vélos a été prise dans le village d'Oosterwolde- région de Frise- Ils sont entourés de membres de la Résistance hollandaise.Ces deux hommes faisaient partie du stick 13 parachuté prés de Haulerwijk. Au cours d'un accrochage avec une unité allemande le 10 avril 1945, le SAS Henri Pintaud de ce stick a été tué ( photo du dessous)
Tout cela provient du site http://souvenirsas.ifrance.com/ à visiter impérativement!!