Je vous soumet un article que j'ai lu il y a deja 2-3ans ...
Comment un homme seul, et, qui plus est déjà mort, peut-il assurer le succès d'une bataille? La reponse se trouve dans ce qui a été l'un des épisodes les plus rocambolesques de la ww2: OP mincemeat, « chaire à paté ».
Ajourd'hui encore, on ignore la veritable identité du « major Martin » , ce hero malgré lui qui permit aux alliés de debarquer en Sicile en Juillet 1943, Et qui sait si on la connaitra un jour...
Tout commence fin 1942, après le débarquement anglo-américain en Afrique du Nord, Pour les Allemand, il ne fait aucun doute que la prochaine étape, c'est le sud de l'Europe, et le lieu de débarquement le plus evident, la Sicile. Hitler y a donc massé des moyens considerables, L'opération risque d'être effroyablement meurtrière.
Intox
Comment eviter cela? En persuadant les Allemands que c'est d'ailleurs que les alliés ont decider de débarquer. Seulement voilà: il faut arriver à faire gober la chose aux service secret ennemis qui ne sont pas né de la dernière pluie. « L'intox », comme on dit, doit etre parfaite.
Un brillant officier de l'Intelligence Service, Ewen Montagu, va trouver une solution qui mêle humour (noir) et imagination. Et si les allemands découvraient « par hasard » le corps d'un officier porteur de documents revelateurs?
L'opération est lancée et les difficultés commencent. La première idée est de simuler un accident de parachute au dessus d'un teritoire occupé. Trop gros. Une simple autopsie révélerait que le prétendu accidenté est mort avant sa chute. Pourquoi pas un noyé, alors, qui, par exemple, aurait peri dans le crash d'un avion en mer? Banco. Mais, seconde difficulté, même en pleine guerre, un cadavre de noyé ne se trouve aps comme ça, et pas question de mettre une petite annonce dans les hopitaux!
Finalement, Montagu et son équipe de croque-morts improvisés trouvent leur homme en la personne d'un soldat de 30ans, mort d'une pleurésie. Les poumons sont emplis de liquide et un eminent expert medica consulté en secret affirme qu'il sera impossible de faire la difference avec un vrai noyé.
Mais il y a la famille. Comment dire a des gens déjà eplorés: « Livrez nous le corps de votre cher disparu on ne peut pas vous dire pourquoi, mais ayez confiance »? Pourtant Montagu, encore lui, parvient à convaincre la famille qui, en echange, demandera que ne soit jamais révélé le nom du defunt.
Troisième difficulté: le lieu de la « trouvaille ». Montagu apprend qu'à Huelva, sur la cote sud-est de l'Espagne qui, Bien que neutre, entretient de bons rapports avec le régime Nazi, sévit un agent allemand particulierement actif et efficace. Peut-on rever meilleur receptioniste du « colis » envoyé?
Les services spéciaux anglais l'ont inventé de toute pièces
Il reste à accomplir un travail essentiel, un travail d'outretombe: donner à cet homme qui n'existe plus une seconde existence. Un nom, d'abord: ce sera Martin, car plusieurs officiers de l'infantry de marine portent ce patronyme très commun. Un grade : Major, soit commandant, car seul un officier peut detenir des documents « top secret ». Enfin, une « vraie vie ». On lui invente une fiancée, Pamela, qui lui ecrit des lettres pleines de sentiments. Un père attentionné mais un peu sevère, qui, de la meme façon, lui reproche son coté dépensier, ce qui sera confirmé par un avis de decouvert de son banquier.
Bluff
Toute cette litterature est bien sûr soigneusement rédigée pas Montagu et ses auxiliaires. Pour l'indispensable photo de la carte d'identité militaire, on recherchera un sosie parfait de Martin. Une Facture de tailleur et une invitation pour une soirée en « boite » completeront habilement le contenu ultraréaliste du portefeuille que Martin portera sur lui.
Reste les « documents ». Là encore, il faut agir subtilement. Ce seront des lettres « simplement amicales » signées pas de très hauts responsables militaires alliés, dont Lord Mountbatten ( l'oncle du prince Charles), qui, sans en avoir l'air, indiquent que le débarquement allié aura lieu en Grèce, avec une opération de diversion en Sardaigne!
Le « coup de bluff » est si risqué qu'il faudra l'aval de Winston Churchill lui-meme pour que le feu vert soit donné! Une fois Martin habillé en Officier d'infanterie de marine, on accorche à son poignet une serviette contenant les documents, comme le veulent les procedures normales de transports de documents secrets. Le corps est introduit pour le garder « au frais » dans un cylindre rempli de neige carbonique qui portera la mention « instruments d'optiques ».
A 4 heures du matin, le 30 Avril 1943, les officiers du sous-marin SERAPH, spécialisé dans les opération ultra-secrètes, saluent au garde à vous le « major Martin » qui part à la derive vers les cotes d'Espagne, vers Huelva, dans sa misson d'outre-tombe. L'attente commence...
Tombe
Le résultat sera à la hauteur de cette folle opération! Comme Montagu s'y attendait, l'agent allemand se fait communiquer discretement la serviette. Ce n'est que deux jours plus tard que le consul anglais, qu'on a , bien entendu, laissé dans l'ignorence, la récupère.
Mais le piège à fonctionné! Le contenu de la serviette à été très habillement ouvert et refermé. Les « vrais-faux documents » sont aux mains de l'ennemi! Et celui-ci va « plonger » comme jamais!
Ainsi, quelques semaines plus tard, les alliés apprennent que Hitler a déplacé vers la Grèce une division de blindée entière plus un nombre considerable de navires de guerre, et qu'il fait édifier des fortifications... inutiles!
A Huelva, la tombe du « major Martin » existe toujours, et elle est régulièrement fleurie. Ces milliers de fleurs témoignent des milliers de vies que « l'homme qui n'existait pas » aura contrinué à sauver...